UNE NOUVELLE FANTASTIQUE .

Etrange métamorphose

En se réveillant un matin après des rêves agités , Gregor Samsa se retrouva dans son lit, métamorphosé en un énorme et monstrueux insecte.
Encore inconscient de ce qui venait d'arriver, il essaya de se lever du lit vainement. En effet, il se sentait très mal et avait des douleurs partout, particulièrement aux jambes et au dos. Il enleva la couverture du lit et resta les yeux exorbités quand il vit ses jambes. En fait, il n'avait pas de jambes mais plutôt de longues pattes toutes fines et toutes poilues. Sur son dos se trouvaient d'immenses ailes. Enfin, il réussit avec un effort intense à se lever et se dirigea vers le miroir, tout confus et très inquiet.
Il poussa un cri assourdissant en se regardant dans le miroir. En effet, Gregor découvrit une tête épouvantable : il était pourvu d'immenses yeux et de gigantesques antennes apparaissaient. Il avait une couleur verdâtre. En se rapprochant de cette maudite glace, il pensa que ce n'était qu'une simple hallucination mais après un long moment, il découvrit qu'il s'était vraiment métamorphosé en un horrible et affreux diptère.
Restant, paralysé… de peur, devant le miroir, il ne comprenait plus rien n'ayant ni le courage, ni la volonté de quitter la chambre. Il imaginait non seulement la réaction de sa pauvre mère, mais également celle des voisins, des camarades de classe et surtout, surtout de Line, sa chère petite amie. Qu'allait-elle réellement penser de lui ? ! Elle ne pourra le reconnaître, ni jouer avec lui !
En pensant à toutes ces choses démoralisantes, Gregor se jeta sur son lit ne sachant que faire et sanglotant à l'idée qu'il resterait certainement à jamais avec cet épouvantable physique.
Il entendit des pas qui s'approchaient de la porte, il s'y précipita en sautant d'un bond grâce à ses longues pattes afin de la bloquer avec son bureau. C'était sa mère qui montait pour le réveiller. Elle tenta d'ouvrir la porte mais en vain, celle-ci était bloquée.
Elle frappa donc et répliqua furieusement :
" Greg, vas- tu m'ouvrir ? ! Tu vas être en retard à l'école "
Gregor, troublé, ne dit mot pendant un instant mais se décida après une hésitation à répondre malgré sa voix aiguë :
" Ouiiiiiiiiiii ! ! "
Il essaya de s'exprimer mais se rendit compte que les mots ne sortaient pas. (Voyons, les insectes ne parlent pas !)
" Bon, je vois que tu es réveillé Gregor alors je te laisse car je vais être en retard à mon bureau si je ne me dépêche pas. Alors à ce soir mon cœur… "
Et Madame Samsa s'éloigna, ne s'inquiétant ni de l'étrange voix aiguë, ni de cette odeur exécrable qui s'échappait de la chambre de Gregor (telle était l'inattention de cette mère qui portait une plus grande attention à sa vie professionnelle).
Soulagé du départ de sa mère et étant certain que la maison était vide, Gregor déplaça son bureau d'une patte et descendit pour fermer la porte d'entrée à double tour et les volets pour que nul, particulièrement ses curieux voisins, ne s'aperçoivent de quelque chose d'étrange ; et c'est pourquoi il décida de ne sortir sous aucun prétexte en attendant de trouver une solution.
Il s'installa donc, calmé de ses émotions et réfléchissait à ce qu'il pouvait entreprendre. Il resta ainsi, pendant plusieurs heures, ne trouvant aucune idée. Il se levait, se couchait, se regardait sans arrêt dans le miroir, se demandant toujours comment il en était arrivé là. En se rendant dans la cuisine, Gregor, de nature assez gourmande, se sentit atteint d'une terrible faim. Il n'eut pas envie de sucreries, de gâteaux ou d'aliments que consomment généralement les être humains mais plutôt un désir d'insectes bien croustillants comme des moustiques, ou des végétaux comme de l'herbe, de la laitue, etc…

Alors, sentant que cette fringale l'affaiblissait de plus en plus, il se jeta sur le réfrigérateur et l'ouvrit durement à l'aide de ses immenses pattes. Ne trouvant aucun insecte (il ne risque pas d'en trouver dans le réfrigérateur), il dévora comme un monstre toutes les salades vertes, les légumes qu'il trouva jusqu'à ce qu'il en perdit même la notion des choses.
Il retourna dans sa chambre, démoralisé, soucieux, et s'étala sur son lit en recommençant à pleurer. Il aperçut soudain, sur la bordure de la fenêtre, un insecticide et eut après un moment d'hésitation une terrible idée. Il s'approcha donc de cette fenêtre et attrapa l'insecticide entre ses pattes, le maintenant face à sa tête. Il ferma les yeux et… non, il renonça. Le malheureux ne put tenter quoi que ce soit . En effet étant un insecte, s'il s'aspergeait de produit qui tue, qui détruit ces bestioles, Gregor mourrait selon toute probabilité. Alors réflexion faite, il abandonna cette idée qui était bonne mais pas la meilleure. Il tournait en rond sans s'arrêter et réfléchissait toujours avec crainte, et une extrême angoisse apparaissait. Il commença à trembler et à se décourager. Enfin il adopta la solution qu'il avait écartée, ne pensant plus aux conséquences que pourrait apporter ce choix ; il valait mieux mourir que rester pour toujours dans cette épouvantable situation, dans la souffrance. Gregor s'élança donc, brusquement vers l'insecticide, et s'aspergea…
" Gregor, Gregor, mon petit, réveille-toi ! Il est temps de te réveiller mon cœur. ", chuchotait madame Samsa, tout en secouant son fils, avec délicatesse.
Gregor tenta d'écarquiller ses yeux, encore inconscient. Il se sentait très mal et avait des fourmis dans les jambes.
Sa mère décida de le réveiller une fois pour toutes en lui jetant quelques gouttes d'eau sur la figure afin que Gregor se mette sur pied sans perdre de temps.
" Arrête, non ! ! Ne m'asperge pas d'insecticide ! Je vais mourir, je suis mort… criait le malheureux, sursautant de son lit. "
Madame Samsa se précipita vers son pauvre fils pour le calmer, vraiment stupéfaite de sa réaction :
" N'aie pas peur, mon cœur, ce n'est que de l'eau, voyons. Tu as pris un coup sur la tête ou quoi ? ! "
Gregor qui reprenait conscience, se hâta vers le miroir.
"Hourra ! hurlait Gregor, soulagé. Je ne me suis pas transformé en diptère ! "
" Mais bien sûr que tu ne t'es pas transformé, s'écria Madame Samsa figeant un léger sourire sur son visage. Dis donc mon bonhomme, tu as fait un affreux cauchemar à ce que je vois. "
Puis saisissant l'occasion, elle ajouta avec véhémence :
" En effet, en effet mon petit… Ne t'ai-je pas interdit de regarder ces films fantastiques ? ! Enfin, cela te servira bien de leçon. "